Source Ouest France 30-31 juillet 2016

Ils boxent à Kerguillette avec des airs de Rocky

Hier, le Foyer laïque de Keryado a installé un ring de boxe éphémère à Kerguillette. Durant l’été, l’association intervient dans ce quartier et au Petit Paradis pour améliorer la vie des habitants.

Reportage

Des rires et des cris résonnaient hier entre les barres d’immeubles de Kerguillette. Sur le sable du terrain de foot entouré de bâtiments, une vingtaine d’enfants ont boxé au milieu d’un ring gonflable installé là par le Foyer laïque de Keryado (FLK). Tout l’été, des animateurs arpentent les quartiers de Kerguillette et Petit Paradis pour « créer du lien entre les jeunes et le FLK et faire vivre le quartier » , selon l’animatrice Nina Strano. Engagée jusqu’à septembre par le FLK, elle était présente hier avec son collègue Jérémie Robert.

Temps forts hebdomadaires

Tous les jours, ils sont là pour proposer aux jeunes des activités gratuites, des jeux, des tournois de foot improvisés. « Chaque semaine, on organise une activité sportive un peu exceptionnelle ou une sortie culturelle » , précise Jérémie Robert. Pour ces temps forts hebdomadaires, une cotisation de 2 € pour tout l’été est demandée pour les non adhérents au FLK, rien pour ceux déjà inscrits à l’association.

Compétition et fair-play

Hier, la boxe a eu du succès. Autour du ring, des jeunes du quartier viennent tourner, curieux. « Tout se fait au dernier moment , explique Nina. On a beau les démarcher toute la semaine, ce n’est qu’une fois que les installations sont prêtes qu’ils viennent nous voir. » Au centre du ring, l’éducateur de boxe provoque la compétition. Les enfants viennent cogner dans les coussins qu’il a aux mains. Le défi est à celui qui enchaînera les coups le plus vite. Mais pas question que le jeu dérape. Le fair-play est la règle. L’adulte rappelle « qu’en sport, il faut parfois accepter de perdre » .Au final, tout se passe bien, l’ambiance reste bon enfant et les coups sont maîtrisés. « J’ai perdu, elle m’a touché en premier », dit l’une. « Merci », lui répond sa camarade avec les félicitations de l’entraîneur. La majorité des enfants sont des tout jeunes, moins de 12 ans pour la plupart. Jérémie explique que « les plus grands sont un peu plus réservés et préfèrent rester avec leurs potes » mais ils sont là, à regarder la scène. Les animateurs les connaissent bien et en profitent pour parler avec eux. En parallèle des activités que le FLK propose tout l’été, des questionnaires sont passés aux enfants et parents. Avec les résultats, l’association « veut poser un diagnostic sur les structures actuelles du quartier » ,selon le président Michel Danion, afin de proposer ensuite des moyens de les améliorer. Le foyer fait aussi une part de communication dans un quartier « où beaucoup ne nous connaissent que par le foot , estime le président. Il s’agit d’informer sur nos activités et les aides auxquelles les gens ont droit. »

Guilhem DUBERNET.